Au mois de juillet 1944, un cultivateur habitant de Belle-Isle-Bégard est venu m'apporter une boîte en carton accrochée à un petit parachute de cinquante centimètres de diamètre environ. Dans cette boîte, il y avait un pigeon voyageur, portant un petit crayon, un petit bout de papier très fin et un message demandant de faire un relevé des installations occupées par les Allemands dans le secteur à Plounévez-Moëdec. Ce pigeon avait été parachuté par l'aviation anglaise. Après avoir écrit sur le petit papier les renseignements demandés, nous avons relâché le pigeon au Largez en Louargat. Le pigeon s'est élevé, a tourné deux ou trois fois en rond autour de nous, s'est posé sur le sommet d'un arbre pendant quelques minutes, puis s'est élancé dans une direction nord ou nord-ouest pour filer tout droit vers l'Angleterre, comme si un appel lui était lancé.