Dédiée
aux élèves du lycée Anatole Le Braz victimes de la barbarie
nazie et de l'étroite collaboration du gouvernement
de Vichy.
A l'époque l'établissement
était un lycée, un mouvement de Résistance les FUJP (Front
Uni des Jeunesses Patriotiques) y était organisé dont le responsable
était Jean HUDO, alias "JACKY", de nombreux élèves
faisaient partie à divers degrés de ce mouvement.
L'établissement
était disséminé en trois endroits principaux :
- l'école
du centre,
- les écuries de la gendarmerie,
- un vieux château
de quatre étages au coin des rues du 71ème Régiment d'Infanterie
et la rue de la gare.
L'importance
de la Résistance au lycée Anatole Le Braz est soulignée par
le fait que les autorités d'occupation décidèrent l'évacuation
des classes de la terminale à la 3e hors des départements bretons
(les élèves-maîtres furent "exilés" en mars 1944 à
Beaufort-en-Vallée dans le Maine-et-Loire)
La rafle du 10 décembre
1943 au lycée Anatole Le Braz.
Il est 8 h 10, la Gestapo avec à
sa tête leur chef le nommé MULLER, aidée d'un détachement
de l'armée allemande cerne et investit les trois bâtiments du lycée.
Cette rafle est consécutive à la fourniture d'une liste d'élèves
du lycée à un mouvement collaborationniste par un élève
du lycée qui sera lui aussi arrêté. La liste comprend vingt
et un noms liés à la résistance.
La Gestapo arrête
vingt-trois lycéens :
Guy ALLAIN, Paul
CADRAN, Jean COLLET, Marcel
DRILLET, Georges GEFFROY, Jean
GEFFROY, Pierre GOURIOU, Jean
JANNIC, Pierre JOUANY, René
LE BRAS, Pierre LE CORNEC, Louis
LE FAUCHEUR, Roger LE HOUEROU, Pierre
LE JONCOUR, Marcel NOGUES, Raymond
QUERE, André RABEL, Pierre
RINVET et Yves SALAUN.
Jean
LE BEAUPIN, Jean LE MEHAUTE et Eugène
OMNES seront remis en liberté jour même.
Jean
LEMOINE sera arrêté à son tour le 13 janvier 1944 au
lycée.
Neuf lycéens seront libérés le 29
janvier 1944 et le 23 février 1944 après deux mois de détention.
Pierre
LE CORNEC est sauvagement torturé, les Allemands le soupçonnent
d'être l'un des auteurs de l'attentat du 12 novembre 1943 à Plérin
; en effet un témoin aurait vu trois personnes présentes sur les
lieux. Malgré les tortures abominables qu'il subit, il fait tout son possible
pour disculper ses camarades, en vain.
L'attentat du 12 novembre 1943 en
gare de Plérin :
Un soldat allemand est abattu à la gare de
chemin de fer départemental de Plérin par Pierre LE CORNEC et Yves
SALAUN, ils sont aidés par Georges GEFFROY et le cousin de Pierre LE CORNEC,
Pierre JOUANY (qui n'a pas été vu par un témoin dénonciateur).
Les trois lycéens sont condamnés à mort et fusillés
au Mont-Valérien à Suresnes près de Paris le 21 février
1944, le même jour que les FTPF de la MOI (Main d'oeuvre immigrée)
du groupe de Missak MANOUCHIAN :
Georges GEFFROY,
né le 21 octobre 1925 à Andouillé dans la Mayenne, demeurant
106 rue Lafayette à Saint-Brieuc, inhumé au cimetière Saint-Michel
de Saint-Brieuc.
Pierre LE
CORNEC, né le 25 août 1925 à Etables-sur-Mer, demeurant
16 rue de la République à Etables-sur-Mer, inhumé au cimetière
d'Etables-sur-Mer.
Yves SALAUN,
né le 19 novembre 1925 à Plouguenast, demeurant 5 rue Calmette à
Saint-Brieuc, inhumé au cimetière Saint-Michel de Saint-Brieuc.
Tous les trois avaient 18 ans.
Le 5 mars 1944 une messe est célébrée
par les familles des trois lycéens fusillés dans l'église
Notre Dame d'Espérance à Saint-Brieuc. Au cours de la cérémonie
"La Marseillaise" est jouée à l'harmonium.
Une plaque commémorative
rend hommage à ces trois valeureux lycéens résistants devant
leurs domiciles respectifs.
Contrairement à ce qui s'est dit pendant
longtemps, il n'y aucune relation entre l'attentat de Plérin du 12 novembre
1943 et la rafle du lycée Anatole Le Braz du 10 décembre 1943.
Huit
lycéens résistants quittent enchaînés la prison de
Saint-Brieuc le 1er mai 1944 à destination du camp d'internement de Compiègne
dans l'Oise, ils seront déportés dans les camps de concentration
en Allemagne, quatre seront libérés en 1945, deux décèderont
à leur retour :
Jean COLLET, né
le 8 août 1925 à Guingamp.
Roger LE HOUEROU,
né le 22 mars 1925 à Yvias, demeurant à Pléhédel.
Raymond
QUERE, né le 7 juin 1924 à Duisbourg en Allemagne, demeurant
19 rue de Plouenan en Saint-Pol-de-Léon dans le Finistère.
Jean
LEMOINE, né le 3 octobre 1924 à Langourla.
Quatre
lycéens survivront à l'univers concentrationnaire :
Marcel
NOGUES, né le 5 avril 1925 à Loudéac, demeurant 6
rue Pasteur à Loudéac. Décédé peu après
son retour des camps.
Guy ALLAIN, né le
6 janvier 1926 à Saint-Brieuc, demeurant 41 rue Jules Ferry à Saint-Brieuc.
Louis
LE FAUCHEUR, né le 29 novembre 1925 à Plérin, demeurant
Saint-Laurent en Plérin.
Pierre LE JONCOUR,
né le 29 août 1925 à Ollioules dans le Var, demeurant Per-Ker
en Plouha.
Monument
du Collège Anatole Le Braz, 46, rue du 71ème Régiment d'Infanterie
en Saint-Brieuc
Plaques
des Salles du Collège Anatole Le Braz, 46, rue du 71ème Régiment
d'Infanterie en Saint-Brieuc