RECENSEMENT 1876

PRESENTATION



Quelques années avant 1876, depuis le 24 mai 1873, nous sommes sous la IIIème République, le Président de cette IIIème République est le général Patrice de MAC MAHON. Quelques années auparavant nous étions sous l'empire à la tête duquel se trouvait NAPOLEON III.

A Louargat, Jean-Marie SCOLAN, cultivateur est maire depuis 1870, il le restera jusqu'à sa mort le 28 janvier 1906 dans sa maison de L'Alluzon. Il sera également Conseiller Général de 1880 à 1904. Il sera fait Chevallier de la Légion d'Honneur et Chevalier du Mérite Agricole.
En 1832, le bourg est en grande partie détruit par un incendie qui endommage gravement l'église Notre-Dame-des-Neiges. La nouvelle église est inaugurée en 1869.

Le 18 juillet 1897, l'église de Saint-Eloi est inaugurée.

En 1876, la commune de Louargat à 4612 habitants pour 57km2 de superficie soit 81 habitants au km2.

Les cultivateurs ne sont pas pour la plupart propriétaires de leurs terres, ils dépendent du bon vouloir de ceux qui la possèdent, en général des notables des villes : avocats, notaires, juges... mais également des nobles, châtelains... dans la région le marquis de KEROUARTZ, le maquis de ROSANBO...

L'église est omniprésente, elle a un grand pouvoir sur les gens de leur paroisse, rien ne se décide sans l'avis de leurs représentants. Il faudra attendre 1905 pour voir l'instauration de la séparation des églises et de l'état, mais leur domination va perdurer jusque dans les années 1950.

L'accès à l'école est réservé aux familles les plus aisées. Il faut attendre les lois de 1881-1882 sous l'impulsion de Jules Ferry pour voir s'instaurer l'école publique laïque et gratuite pour tous les enfants.

Les premières voitures automobiles font leur apparition, malgré un réseau routier inexistant. Beaucoup de chemins sont impraticables en hiver, rendant l'accès aux villages très compliqué.

Depuis 11 ans, la gare de Belle-Isle-Bégard (sur la commune de Louargat) est mise en service par la compagnie des chemins de fer de l'ouest le 19 avril 1865. Beaucoup de gens sont mis à contribution pour la construction de la ligne qui nécessita de très gros travaux de terrassements avec des voies en tranchées et sur remblais.
C'est une révolution importante qui va permettre aux gens d'aller trouver du travail dans les grandes villes.
Dans les communes voisines de Tréglamus et Trégrom sont mises en place des haltes.

Il n'y a pas d'électricité, pas de téléphone, pas de radio, pas de réfrigérateur, pas de machine à laver... Il faut attendre les années 1930 pour voir quelques maisons équipées dans des familles aisées, des commerçants en général. Les dernières maisons qui en sont pourvues se fera dans les années 1950 pour l'électricité. On s'éclaire à la bougie ou bien à la lampe à pétrole (avec tous les dangers que cela comporte). La seule chaleur dispensée dans la pièce principale est fait par le feu de cheminée. Bien souvent les animaux vivent avec les gens.

Les maisons d'habitation n'ont aucune commodité. Il faut aller chercher l'eau potable au puits, au lavoir, à la rivière la plus proche, les dernières maisons qui en sont pourvues se fera dans les années 1960. Il n'y aucun sanitaire dans les maisons, il faut aller dans l'étable ou bien dans un champ voisin pour se mettre à l'abri des regards.

Les équipements agricoles sont rudimentaires, seul le cheval supplée le paysan dans les rudes labeurs. Il faut attendre les années 1930 pour voir arriver en nombres restreints les tracteurs dans les familles les plus aisées.

La nourriture est basée principalement sur la fameuse pomme de terre introduite environ 100 ans auparavant dans le secteur par la famille Le Camus de Gurunhuel. La seule viande accompagnant ces patates est le lard issue du porc en quantité contrôlée bien souvent. Le pain est cuit dans des fours de quartier ou de village.

Les animaux les plus répandus sont les chevaux (force de travail et viande), les bovins (lait, beurre et viande), les ovins (oeufs et viande), les moutons (laine et viande) et les porcs (viande). Tous ces animaux apportant par leurs déjections de l'engrais pour la culture.

La plupart des gens ne parlent que le breton.

La plupart des femmes portent la coiffe, celle du Trégor.


Le site Internet des Archives Départementales des Côtes d'Armor contient les listes de recensement des population du département pour chaque commune.

Ces listes représentent pour Louargat 157 pages couvrant l'année 1876, elles contiennent des informations :
- section de la commune,
- village ou quartier de résidence,
- nom du chef de ménage / nom de l'épouse,
- prénom,
- métier ou état (femme, fille, fils, neveu, nièce, belle-mère, beau-père, petit-fils, petite fille...).
- état civil (marié(e), célibataire, veuve ou veuf,
- âge,
- lieu de naissance.
Parfois des indications telles que aveugle, sourd, faible d'esprit...

Le choix de l'année 1876 s'est fait du fait que cette année là la population de la commune a été la plus importante de son histoire.


exemple de la première page