Témoignage de la famille d'Armand BESCOND
Armand BESCOND par curiosité voyant se déployer une telle quantité de soldats allemands croit en une manœuvre militaire, il observe la scène sur le pas de la porte du commerce que tient sa famille au bourg du Dresnay, il est interpellé et dirigé vers l'école.
François OMNES, frère de Théophile demeurant le Pantou est contraint de rejoindre Le Dresnay sous les coups de crosses de fusils durant les 2 km de la route menant au Dresnay.
Jérôme GEORGELIN travaille toute la semaine en dehors de Loguivy-Plougras, il est arrêté alors qu'il vient passer le samedi et le dimanche à la maison à Kergelven. Les Allemands iront directement dans sa chambre, apportant ainsi la preuve qu'ils étaient bien renseignés.
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Témoignage de la famille de Yves LE BOULCH
A l'arrivée des Allemands chez les LE BOULCH au manoir du Dresnay, la sœur de Yves prépare le manger des cochons, elle demande à son frère Yves de porter ce repas à la crèche et lui dit en breton désignant discrètement du regard un Allemand : "donnes-en à celui-ci en même temps", malheureusement celui qui porte l'uniforme est un breton passé au service des Allemands.
Comme tous les matins, Yves amène les chevaux à l'abreuvoir, à son retour il est arrêté et envoyé à l'école rejoindre les autres personnes arrêtées, son père tente de partir aux champs avec une faux sur l'épaule il est empêché.
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Témoignage des sœurs de Yves TOUDIC
Vers 5 heures du matin le 21 mai 1944 au lever du jour, une partie de la famille TOUDIC commence une journée de travail. Rien ne laisse penser de la suite tragique des événements.
Brutalement de nombreux camions déversent un nombre impressionnant de militaires allemands mais aussi de miliciens vêtus de grand cirés noirs et portant des bérets de la même couleur, ainsi que des chiens, il en arrivent de partout.
La famille TOUDIC est composée des parents et de huit enfants dont cinq filles.
Les membres de la famille TOUDIC présents assistent à un ratissage serré et systématique du secteur.
Il y avait des Allemands et des miliciens partout dans les champs hurlant et provoquant l'aboiement de leurs chiens.
Les occupants aidés des traites miliciens pénètrent dans la ferme, Pierre TOUDIC le père de famille est arrêté et envoyé sous bonne garde à l'école publique du Dresnay, interrogé il sera relâché sans avoir été maltraité, mais avouera avoir eu très peur. D'après ce qu'il a vu, les personnes arrêtées étaient debout sur une file dans la cour de l'école en vue d'être triées.
Le fils aîné de la ferme Yves TOUDIC dormait dans le grenier d'une grange voisine, sa mère prétextant un travail s'est approchée discrètement de l'endroit et lui a conseillé de ne pas bouger et de rester caché dans cet endroit, il lui répondit : "vas t'en !".
Pendant ce temps les miliciens effectuaient une fouille systématique de la maison, vidant les affaires des armoires des chambres, bousculant tout sur leur passage, hurlant en vue visiblement d'affoler la famille TOUDIC.
Yves TOUDIC se sentant peut-être menacé dans sa cache prit la fuite pour aller rejoindre son grand copain Lucien LE MAGOUAROU qui habite non loin de Port-an-Goff à Roz-an-Goff en Loc-Envel, il sera arrêté dans des conditions non connues, puis il rejoindra les autres personnes arrêtées à l'école du Dresnay.
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Témoignage des sœurs de Léon LEROUX
Depuis 6 ou 7 heures les Allemands étaient partout, Léon se croyant à l'abri d'une arrestation car en règle par rapport à sa situation conseilla à ses frères de partir, l'un alla se cacher dans les bois, l'autre fut arrêté envoyé à l'école, il fut libéré après un contrôle de son identité.
Les Allemands pénètrent directement dans la maison comme s'ils étaient renseignés, Léon faisait sa toilette, il n'eut pas le temps de la terminer, le visage à moitié rasé il est arrêté ainsi et conduit à l'école sans trop d'appréhension, ses sœurs gardent en mémoire le sourire qu'il leur adressa.
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Autres faits vécus
- A l'époque, tous les dimanches une petite messe était célébrée à la chapelle du Dresnay. Le dimanche qui suivi la rafle, soit le 28 mai 1944, ce jour-là il y avait plus de monde que d'habitude à assister à l'office religieux, les gens espérant sans doute des informations nouvelles quant au sort réservé aux personnes arrêtées et voulant sans doute exprimer leur solidarité envers les familles. Lors de son intervention le prêtre de l'époque eut des propos qui choquèrent la population : "au moins la rafle aura eu le mérite de faire revenir les paroissiens à l'église".
- A la Libération le maire de l'époque Jean-Marie CORLAY fut destitué, c'est sous la contrainte d'un résistant FTP instituteur au bourg de Loguivy-Plougras Robert LE GROUIEC qu'il signa de façon rageuse sa démission.
- Jean PRIGENT, ouvrier agricole chez la famille LE GUYADER au Dresnay réussit à se cacher dans le râtelier de l'écurie, il échappera ainsi à l'arrestation.
- A Pen-an-Nec'h, habite la famille AUGEL, père et fils, ils ont déjà été arrêtées le 11 mai 1944, conduits à La Pépinière en Plouaret et libérés le 15 mai 1944.
- Une autre famille demeure à Pen-an-Nec'h, les FERCOQ, les Allemands fouillent partout dans la maison, même dans la farine. Jeanne la jeune fille de la maison cache la clef de l'armoire pensant éviter le vol des économies, un Allemand lui pointe le canon de son fusil sur la poitrine l'obligeant à remettre la clef, les pillards s'emparent alors des économies.
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