Le 6 juin 1944, jour du débarquement des alliés sur les plages de Normandie, nous avons reçu ordre d'entrer dans le maquis.
Nous étions au courant qu'il se passait quelque chose d'important, car tôt le matin vers 6 h 30 ce 6 juin, nous entendions distinctement le bruit de la canonnade de l'endroit où nous étions à Pluzunet soit à 200 km environ à vol d'oiseau, confirmation nous a été donné dans la journée par notre poste radio.
C'était la deuxième fois que nous entendions un bruit de canonnade venant de très loin, la première ce fut lors d'un combat naval (nous l'avons su plus tard) qui devait se situer vers Roscoff dans le Finistère soit à environ 50 km à vol d'oiseau, je ne me souviens plus de la date.
Nous avons formé et installé le premier maquis au Quinquis en Pluzunet à proximié de la route menant à Vieux-Marché sur les terres de la famille GAUTIER. Les hommes qui le composaient étaient sous mes ordres et sous les ordres d'Yves OLLIVIER de Pluzunet ; le reste du groupe comprenait :
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Jean RIVOALAN,
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les deux frères Jean-Baptiste et Yves MÉNAGER de Pluzunet,
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Eugène LE LAGADEC, mon beau-frère de Louargat,
- et quelques autres camarades.
Nous nous étions installés à cet endroit car la zone nous paraissait sûre.
Vers le 20 juin 1944, ne nous sentant plus en sécurité, nous nous sommes installés à Kerlogoden en Bégard, sur les terres de Louis RAZAVET. À notre groupe s'étaient joints :
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Jean JOUAN de Pluzunet,
- Henri LOUARN de Brest,
- Clet MOGUEN de Plogoff,
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les frères Jean et Yves MINOUX du bourg de Saint-Éloi,
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Eugène LE SECH de Saint-Éloi,
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Jean LE LAGADEC de Kerwoen en Louargat , mon beau-frère et frère d'Eugène,
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Yves HUET de Louargat,
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Joséphine TILLY, future Madame LE MANACH de Botlézan en Bégard,
- Eugène ARTUR de Belle-Isle-Bégard.
Le 27 juin, le maquis s'est installé dans un petit bois appartenant toujours à Louis RAZAVET à Guinisicoat en Louargat à la limite de Botlézan en Bégard, nous étions 34 hommes et y sommes restés que quelques jours, avec quelques branches coupées nous avons dressé notre campement, cela n'a pas plu à Louis RAZAVET qui nous a sermonné, c'est lui et d'autres cultivateurs du secteur qui nous fournissaient de la nourriture principalement composée de pomme de terre.
À partir du 2 juillet 1944, nous nous sommes installés à Pluzunet, au lieu dit Croaz-Marc'hossiou avec d'autres camarades de "La Marseillaise". Nous avons du quitter les lieux le lendemain puisque notre campement fut investi par les Allemands et que deux de nos camarades furent tués : Georges LE DU et François GERON. S'étaient joints au groupe :
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Yves GLAZIOU de Pluzunet,
- Jean OLLIVIER frère d’Yves de Pluzunet,
- Jean LE GARS de Bégard.
Vers le 20 juillet, nouveau campement en Saint-Éloi au lieu dit Coat-ar-Bescont. Se sont joints au groupe :
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Denis Le TRAOUDER de Louargat,
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André TORQUÉAU de Belle-Isle-Bégard,
- Émile BRIZAUT de Bégard,
- Albert COADOU de Saint-Éloi,
- Désiré BUANT venu demeurer à Louargat.
Nous sommes restés à cet endroit jusqu'au 4 août 1944.
Généralement au maximum nous étions une quinzaine, mais nous n'étions pas tous toujours ensemble suivant les circonstances et les besoins de chacun, nous changions d'endroit tous les 3 ou 4 jours également suivant les circonstances.
Ce n'était pas facile de gérer un groupe composé de jeunes de moins de 25 ans sans formation militaire, car certains n'acceptaient pas facilement de respecter une discipline stricte, tout écart pouvant mettre en danger tout le groupe.
Par exemple, mon beau-frère Eugène LE LAGADEC rouspétant par rapport à la nourriture, voulant amener sa copine Paulette au maquis, chose qu'il était hors de question d'accepter.
C'est quelques jours après le débarquement que l'État-Major FFI par l'intermédiaire de François TASSEL le commandant GILBERT me nomma chef de groupe, nous étions alors une dizaine de camarades.
Il était plus que temps que le débarquement arrive nous donnant l'espoir d'une Libération proche car nous n'aurions pu tenir très longtemps à vivre dans les maquis, surtout à l'approche de l'hiver, ceux-ci tombant les uns après les autres, beaucoup sur dénonciation mais aussi nous avions à nos trousses certains gendarmes français, les autonomistes bretons qui s'étaient spécialisés dans la chasse aux maquis et l'armée allemande, cela faisait beaucoup.
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