La religion telle qu'Armand Tilly l'a vécue à Louargat
sur la période 1915 - 1945
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L’INFLUENCE DE L'ÉGLISE ENTRE 1915 ET 1945
La religion et le comportement de ses représentants, c'est quelque chose qui me tient à cœur de raconter tant ils furent responsables d'une grande partie de notre misère, toujours du côté des possédants et des "riches", exploitant le manque d'éducation des gens, faisant régner la peur voire la terreur.

Dans la plupart des villages d’Argoat et du Trégor ma région d’origine, Louargat se trouvant à la limite des deux (mais ailleurs sans doute), rien n’était décidé sans l’avis du curé, cela malgré la révolution française de 1789 et la suppression de certains privilèges, la séparation des églises et de l’état votée en 1905, au XXIème siècle on peut difficilement imaginer le poids de l’église dans la vie de la commune avant ces époques.

A mon époque à Louargat de 1915 à 1945, il était impensable de ne pas passer par toutes les étapes de la religion : le baptême, le catéchisme, la communion, la confirmation, lors des mariages et des obsèques… mais aussi les messes de toutes sortes pour tous les prétextes, les processions, les confessions... c'était un passage obligé, beaucoup de choses étaient rythmées par la religion. Avant 1945, à ma connaissance à Louargat aucun enfant ne subit pas le baptême, aucun mariage aucune obsèques ne furent célébrés uniquement civilement, c’était inimaginable.

Je suis allé comme tout le monde au catéchisme, contraint et forcé (comme beaucoup de mes camarades), bien que ma mère n'était pas versée vers la religion elle l'avait même rejetée, quant à mon père cela ne l’intéressait pas. Ma mère ne croyait pas à ces histoires que l'on racontait pour faire peur aux gens. Le fait d’être originaire d'une région contestataire Callac – Plusquellec celle des Bonnets Rouges ne doit pas être étranger à ce rejet. Elle allait à l'église que dans les occasions où elle ne pouvait pas faire autrement : les baptêmes, les mariages et les obsèques. Ayant travaillé chez des bonnes soeurs au Havre durant la période 1895 à 1900 elle avait gardé un mauvais souvenir par rapport au comportement des religieuses.

Un jour alors que j'avais environ 10 ans avec ma mère nous avons rencontré le curé LE PENNEC à l'entrée du bourg de Louargat devant la maison de Jean-Marie MADIGOU, il interpella ma mère en disant : "Maî on ne te voit pas souvent à la messe", et ma mère de lui répondre : "à chaque fois que je vous vois c'est pour tendre la main", la discussion s'arrêta là.

Ma mère repoussait les vieilles bigottes qui étaient souvent à parler de prières, leur demandant d'arrêter de parler de cela.

C'est d'avoir vu et subi le comportement des prêtres qui venaient quémander tous les ans du beurre, du lard et du blé à mes parents alors que nous n'avions pas suffisamment à manger qui a provoqué chez moi le rejet définitif de la religion.

Mon père aussi n’allait à l'église que dans les occasions où il ne pouvait pas faire autrement : les baptêmes, les mariages et les obsèques.

Aucun de mes frères et soeurs n’étaient attachés à la religion, la plupart l’ont rejetée définitivement, malgré cela tous suivirent le même parcours que moi contraints et forcés, excepté mon frère François qui après un échange de coups avec le curé ne remettra jamais plus les pieds dans une église, ne faisant que sa première communion, s’excommuniant de fait lui même de la religion.

C’est vers 1918, que mon frère François qui chahutait avec des copains pendant l'office des vêpres (messe se passant en fin de journée) à l’église, reçu une claque au visage de la part du curé venu de derrière lui, François répliqua en lui donnant un coup de poing, quittant immédiatement l’église, il avait 11 ans, évidement cela provoqua un scandale, il ne remis jamais plus les pieds dans une église, il avait une haine terrible des curés.
Avec un camarade nommé Jean CUDENEC de Crec’h-Even ils semaient plus ou moins le trouble, harcelant les curés à chaque occasion, une fois le curé nommé LE BRETON dévalait à vélo la cote de Pont-Elory à la sortie du bourg en allant vers Belle-Isle-en-Terre, ils l’interpellèrent en breton dans un langage peu catholique : "espèce de putacier", suprême injure qui signifiait que le curé allait avec les prostituées, le curé dans son élan ne pu s’arrêter, lorsqu’il réussi à mettre pieds à terre il s’élança à leurs trousses, les deux jeunes ayant pris la fuite à travers champs il ne les rattrapa pas.
Dans mon village de Crec’h-Caradec sur les 5 familles installées aucune n’était pratiquante, elles faisaient comme tout le monde allant à l'église par obligation, cela concernait une trentaine de personnes. Personne ne fit de reproches à ma mère au sujet du comportement de mon frère.

Mon frère François je ne le verrai que rarement, lorsque nous avons quitté Crec'h-Caradec pour venir nous installer à La Ville-Neuve il a quitté la maison à 14 ans pour aller travailler dans une ferme à Guermarquer en Louargat, je n'avais que 6 ans, revenant de temps à autres, nous aidant financièrement. Parti ensuite à Paris pour travailler, vers 1930 au chômage il revint à la maison travaillant pendant une période comme terrassier sur le chantier de construction de la route de Louargat à Bégard, il parlait du Parti Communiste mais aussi des mouvements anarchistes lisant des ouvrages traitant de ces sujets. En 1936 alors que je faisais mon service militaire à Fontainebleau je l'ai retrouvé par hasard à la terrasse d'un café à Issy-les-Moulineaux le reconnaissant à sa voix, c'était un dimanche, il habitait dans un petit logement, travaillant comme puisatier dans le métro de Paris pour une entreprise, je ne devais plus le revoir.
Il était profondément anticlérical, révolté par les injustices de ce monde, il avait pratiquement rompu avec la famille sans raison s'étant marginalisé. Il restera célibataire.
En 1947 je fus informé par la mairie de Louargat de son décès, je me suis rendu sur place après ses obsèques, il travaillait comme berger dans une grande exploitation agricole du coté d'Etampes dans l'Essonne (ex Seine-et-Oise), vivant dans des conditions lamentables, dormant dans la bergerie, sans hygiène et sans doute mal nourri, on m'a expliqué que tombé malade d'une congestion pulmonaire il avait été transporté dans un l'hôpital à Etampes dans lequel exerçait des religieuses c'est à cet endroit qu'il est décédé, m’étant rendu sur place et rencontré des bonnes sœurs j'appris qu'un service religieux avait été célébré pour lui, (sans l’avis de qui que se soit), je ne pus m'empêcher de dire à l’une des bonnes soeurs : "je trouve cela anormal, s'il s'était réveillé il serait parti en courant", il me fut répondu que c'était l'habitude pour les décès. Je ramenai avec moi son vélo et son couteau de charretier ses seuls biens.

Vers 1926, le curé LE BRETON encore lui avait pris pour habitude de nous attendre à la sortie de l'école primaire (qui était à l’époque dans l’actuelle mairie donc toute proche de l’église) pour nous faire aller au confessionnal, ne le voyant pas, s’étant volontairement caché je filais pensant échapper à cette séance que je jugeais inutile et ennuyeuse, le salopard sortit de sa cachette et me saisis par le bras pour me conduire à l'église m'enfonçant son porte-crayons pointu dans le lob de l'oreille et me guidant ainsi comme on peut le faire avec un cheval, j'avais 11 ans.

En 1928, le moine capucin de Gurunhuel LE CAMUS "tad coz CAMUS" est venu pour une mission à Louargat, c’était une fête qui rassemblait pendant 8 jours tous les habitants, chacun son tour on enchaînait des prières, j’y suis allé une fois par curiosité avec mon père.

En 1941, avec Clémence nous nous sommes mariés, pour ménager ma belle-mère j’ai accepté de me marier à l’église, c’est l’abbé Arthur KERRIN curé de Saint-Éloi qui a procédé à la cérémonie, il voulut me communier ce que je refusais.

Pendant la période de l’occupation allemande de 1942 à 1945 nous vivions chez ma belle-mère au bourg de Louargat, sans notre autorisation alors que nous y étions opposés elle fit baptiser à notre insu notre fils Serge, il appris à 27 ans qu’il avait subit ce cérémonial. Elle n’était pourtant pas attirée par la religion, mais par rapport au voisinage il fallait faire comme tout le monde.

Toujours pendant cette période de l’occupation allemande aucun prêtre de Louargat n’apporta son aide à la Résistance locale celle des Francs Tireurs et Partisans Français les FTPF, il est vrai que parmi les responsables de ce mouvement aucun ne fréquentait l’église et plusieurs d’entre eux étaient connus pour être des "rouges" c’est à dire des adhérents ou des proches du Parti Communiste Français, mais dans les FTPF il y avait aussi des croyants et pratiquants, on retrouvait comme disait ARAGON : " ceux qui croyaient au ciel et ceux qui n’y croyaient pas ". Seul le curé de Saint-Éloi Arthur KERRIN aida quelques Résistants à se cacher à l’approche de la Libération dont Edouard QUEMPER futur responsable départemental du Parti Communiste.
Parmi ceux qui se rangèrent du coté de Vichy voire des Allemands tous sans exception fréquentaient l’église et ses représentants de façon assidue on y retrouvait aussi des adhérents et sympathisants de mouvements autonomistes le PNB. Le docteur Marc DASSONVILLE qui me dénonça aux Allemands et qui fut responsable de l’arrestation de mon camarade Roger MADIGOU, condamné à mort et fusillé le 6 mai 1944 à Ploufragan, arrêté à la libération pour "dénonciation ayant entraîné la mort", ce médecin ne manquait jamais la messe du dimanche y arrivant d’ailleurs toujours au dernier moment garant en trombe sa voiture presque à l’entrée de l’église, personne ne pouvant ignorer son arrivée.

A Louargat comme dans la plupart des petites communes du Trégor et de l’Argoat la vie politique était scindée en deux groupes, d’une part "les blancs" que l’on appelle maintenant "la droite" ils se retrouvaient sans exception derrière les représentants de l’église, pour beaucoup d’entre eux en particulier ceux qui en avaient les moyens leurs enfants fréquentaient les écoles des curés, d’autre part "les rouges" que l’on appelle maintenant "la gauche" dans lesquels se retrouvaient des anticléricaux, des républicains, des communistes et des socialistes même si peu d’entre eux étaient adhérents à un parti politique, en général leurs enfants se retrouvaient à l’école publique, appelée par les cléricaux "l’école du diable".

Certaines familles étaient particulièrement appréciées du curé, les familles STEPHAN, LE GUYADER, GUERGOUIN, BELLIN, Madame Joséphine COZANNET la charcutière "nitron" (Madame en français), (c'est elle qui remplissait en fait le rôle de maire pendant l'occupation étant favorable à Vichy, le maire Georges RAOUL, désigné officiellement étant toujours absent, elle fut aussi condamnée pour abattage clandestin d'animaux durant cette période et divers trafics) et son fils Robert… pur hasard c'était toutes des familles considérées comme "riches".

Beaucoup de familles mais particulièrement les jeunes étaient anticléricaux, mais en silence, n'osant pas s'opposer de front au curé, obéissant par obligation aux règles dictées par l'église mais sans conviction.

En regardant de près le monument aux morts de Louargat on peut voir sur son sommet un coq et non une croix comme sur de nombreux monuments aux morts, ce symbole mis en place après la guerre de 1914-1918, en 1921, ne trompe pas, les administrés de la commune avaient souhaité se montrer plus près de la république que de l’église respectant ainsi leurs morts parmi lesquels il y avait sans doute des croyants et des non croyants, le monument aux morts étant un bien communal et non un bien de l’église.

Il y a une chose que je trouve choquante par rapport aux monuments aux morts de 1914-1918, le fait que les noms des prêtres tués durant cette guerre soient précédés de "abbé", étaient-ils des morts plus valeureux que les autres ?

A propos de monument aux morts, le frère de mon père Jean-Marie TILLY qui demeurait à Lanverch en Gurunhuel a été mobilisé pour la grande guerre de 1914-1918, il a subit la première attaque aux gaz à Bozinghe en Belgique le 15 février 1915 où il a été porté disparu, le curé de Gurunhuel de l'époque refusa de faire porter son nom sur le monument aux morts sous prétexte que l'on avait pas retrouvé son corps, il fut ajouté par la suite, c'est pour cette raison que son nom ne figure pas dans l'ordre alphabétique.

L'église ne fonctionnait que par des interdits :
- interdiction des unions libres,
- interdiction de divorcer,
- condamnation de tous les bals, en particulier les bals clandestins pendant l’occupation comparant en 1942 dans le bulletin paroissial (retrouvé aux archives départementales de Saint-Brieuc) les jeunes y participant à des troglodytes parce ces bals se faisaient bien souvent dans des endroits éloignés de tout et dans des carrières abandonnées, déjà durant cette période les jeunes ne tenaient pas compte de l’avis du curé, même ceux "de bonnes familles", c’est à dire celles pratiquantes et aisées, (cela va de soit), comme le dit le bulletin paroissial, furieux de voir la jeunesse leur tourner le dos. Les cléricaux appelaient l'accordéon "la boite du diable",
- condamnation de toutes les fêtes non religieuses,
- refus d'enterrer les suicidés et les nouveaux nés non baptisés dans "la terre bénite" du cimetière avec les autres défunts, une place leur était réservée à côté de l'entrée de l'église à part des autres,
- refus de rendre hommage à la Toussaint à ceux enterrés dans "la terre non bénite" du cimetière, c’est à dire les suicidés et les nouveaux nés non baptisés,
- interdiction de manger de la viande le vendredi, par conséquent les charcuteries et boucheries étaient fermées.
- interdiction de travailler le dimanche et le 15 août (alors qu’il pouvait y avoir urgence dans certains travaux des champs), mais par générosité le curé accordait des dérogations en payant un impôt spécial à l’église,
En 1936, Yves LE HUEROU retraité du Gaz demeurait avec son épouse au bourg de Saint-Eloi, juste à coté du calvaire, ils n'allaient jamais à la messe, Yves était considéré comme un "rouge", c’est à dire un communiste. Le 15 août Yves charroyait son blé faisant une meule à coté du calvaire, il était en cours de déchargement des gerbes quand la procession passa, c'était du jamais vu, "travailler un 15 août, quel scandale !", il eut droit à des remarques désobligeantes.
Dans la nuit, vers minuit tout le tas de gerbes flambait. On fit appel aux pompiers, le temps de venir du bourg de Louargat distant de 4 km tout avait brûlé. Des soupçons se dirigèrent vers le clergé local et ses sbires, l'école des bonnes sœurs étant toute proche.
Les gens proches de l'église disaient qu'il faisait volontairement son tas de paille le jour de la procession et qu'il y avait mis lui même le feu, "bien sur c'est évident, je n’y avait pas pensé !".
Durant la période 1924-1925 la saison des moissons fut particulièrement humide, l'armée fut même réquisitionnée pour aider les cultivateurs, c'est ainsi que les SCOLAN de Kervenac'h dont le fils faisait son service militaire à la caserne de la Tour d'Auvergne de Guingamp est venu aider ses parents avec deux de ses camarades. Il est bien évident que les cultivateurs devaient moissonner en fonction du temps et non en fonction de calendrier religieux, il est arrivé qu'ils soient dans l'obligation toujours pour faire comme tout le monde de payer au curé un impôt spécial leur donnant le droit aux yeux de l'église de pouvoir travailler.
- interdiction d'incinérer les personnes décédées,
- interdiction de fréquenter telle personne parce que celle ci ne fréquentait pas l’église ou l’école des curés, on peut me dire : "oui mais c’était autrefois", en 1982, ma petite fille Rozanne rencontra ce problème à Ploubezre, elle avait une copine de classe à l’école publique qui suivait le catéchisme fait par la directrice de l’école des curés soeur Rose celle ci lui déconseilla de fréquenter ma petite fille.
- invitant ses fidèles à rejeter en partie ou en totalité les ouvrages de certains écrivains (Honoré de BALZAC, Ernest RENAN, Edgar QUINET, Paul BERT, Alexandre DUMAS père et fils, Gustave FLAUBERT, Victor HUGO, Alphonse de LAMARTINE, Jules MICHELET, Georges SAND, STENDHAL, Eugène SUE, Émile ZOLA, Jean-Jacques ROUSSEAU, TOLSTOI, VOLTAIRE... pour ne citer que les plus connus), par la publication de "Romans à lire et romans à proscrire" de l'abbé Louis BETHLÉEM édité en 1920, c'est ce qui était appelé "L'INDEX" intitulé : "Romans à lire & Romans à proscrire" écrit par l'abbé Louis BETHLÉEM.
- ...

L‘église exerçait des pressions, des chantages de toutes sortes, s’immisçant dans la vie privée des familles :
- les curés allaient dans les grandes fermes pour dire de façon directive et non proposer aux occupants généralement propriétaires (donc "riches") d'envoyer leurs enfants à l'école religieuse Saint-Bernard de Bégard pour les garçons (certains demeurant trop loin étaient internes) et à celle des bonnes soeurs de Saint-Éloi pour les filles.
- lors des séances de confession les curés obligeaient les confessés par leurs questions indiscrètes et insistantes à révéler leur vie privée ou celle de leurs proches, qui pour certains par naïveté mais aussi par crainte et par peur racontaient tout. Par la suite entre eux les curés devaient bien rire (ce qui intéressait beaucoup les curés c’était de savoir si les gens avaient fait des choses sales),
- obligation de porter le deuil pendant un an, sous peine d’être montré du doigt,
- imposant une façon de s’habiller et de se coiffer en particulier pour les femmes,
- séparant hommes et femmes durant la messe,
- culpabilisant les gens pour toutes sortes de soit disant péchés,
- faisant peur en menaçant les gens de l’enfer, de l’ankou, des lutins, du diable, des sorcières, des forces mystérieuses, des démons, de l’au delà... et de toutes sortes de choses imaginaires si l’intéressé ne respectait pas les règles définies par l’église.
- mettant en concurrence les familles, lors des obsèques, des messes payantes étaient données par des familles, du haut de sa chaire le curé citait le nom des familles donatrices avec les sommes versées, chacun savait ce que telle famille avait donné, montrant ainsi du doigt ceux qui donnaient de petites sommes et mettant en avant ceux qui donnaient beaucoup,
- lors des élections le curé en chair n'hésitait à faire comprendre pour qui il fallait voter ou pour qui il ne fallait pas voter,
- tirant profit de toutes les occasions, dans les années 1920, l’entrepreneur Yves MARZIN récupéra les pierres de la chapelle Saint-Michel (aujourd'hui disparue) en ruine dont il était le propriétaire pour construire sa maison au bourg, le bruit fut propagé comme quoi cela allait apporter le malheur, Monsieur Yves MARZIN céda une parcelle de terre à l’église et tout rentra dans l’ordre,
- faisant payer un "impôt" pour obtenir des dérogations.
- faisant une sorte de chantage auprès des familles, les représentants de l'église repéraient à l'école ou au catéchisme les enfants se faisant remarquer par leurs bonnes facultés intellectuelles, proposant aux familles de prendre en charge leur éducation dans une école religieuse afin de devenir prêtre, à la suite des études il devait porter la soutane, en cas de démission la famille devait rembourser les frais de scolarité, le piège se refermait sur eux car les familles de pauvres paysans n'avaient pas la possibilité de rembourser de tels frais, mon cousin Yves LE PAPE de Trobodec en Gurunhuel "père LE PAPE" comme nous l'appelions fut dans ce cas.

Finalement de par le comportement de ses représentants l’église faisait fuir les jeunes, combien de jeunes passés entre ses mains en particulier dans les "écoles de curés" (comme on disait et non "écoles libres" ou "école privée" comme on dit maintenant alors que d’ailleurs à l’entrée de ces écoles figure écrit en grandes lettres "école catholique - évêché de Saint-Brieuc") ont rejeté de leur vie la religion.

J'ai toujours été agacé d'être classé par certaines personnes comme catholique très pratiquant du fait d'être breton.