La religion telle qu'Armand Tilly l'a vécue à Louargat
sur la période 1915 - 1945
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L’ÉGLISE PERD DE SON INFLUENCE
APRÈS LE GUERRE 1939-1945
Cette période marque à ma grande satisfaction le déclin inexorable de l’influence de l’église, la fin des privilèges de ses représentants. Beaucoup de jeunes sont partis travailler dans les grandes villes s’insérant dans le monde du travail, se syndicalisant et se politisant pour certains, revenant "au pays" avec des idées nouvelles et les propageant dans leur entourage. Les gens n’entendaient plus c’est le cas de le dire qu’un son de cloche, ils ont eu plus de liberté pour faire leur choix, prenant conscience que l’on ne pouvait plus les manier à la baguette comme autrefois.

Je tiens à signaler que durant l’occupation allemande le plus haut représentant de l’église dans le département l’évêque de Saint-Brieuc Monseigneur François SERRANT celui qui me passa la main sur le front lors de ma communion s’était honteusement compromis avec le régime de collaboration de Vichy, il ne fut pratiquement pas inquiété à la Libération. Peu de curés ont rejoint la résistance montrant encore une fois de quel coté était l’église. Beaucoup restèrent dans une position attentiste de neutralité.

A travers l’histoire l’église porte une lourde responsabilité dans les conquêtes et les guerres coloniales imposant par la force sa religion, le mariage du sabre et du goupillon est responsable de nombreux crimes. La haute hiérarchie de l’église le pape en tête PI XII à l’époque ont aidé les criminels de guerre nazis à fuir en particulier en Amérique du Sud échappant ainsi à un jugement. Quelques évêques courageux ont dénoncé la position officielle de l’église mais minoritaires ils furent obligés par la suite de rentrer dans le rang.

L’église a perdu tout crédit auprès de la population, les églises se sont vidées petit à petit excepté lors des cérémonies traditionnelles : baptêmes, mariages et obsèques, dans la plupart des petites communes les prêtres ne sont pas remplacés, les seuls restant en place sont très âgés, beaucoup de paroisses n’ont plus de représentant.

Le curé n’a plus son mot à dire dans les affaires de la commune, il n’est plus le personnage incontournable.

Les personnes attachées à la religion disent : "l’église a changé", "l’église est plus moderne", de tels arguments ne tiennent pas quand on voit l’attitude de leur pape BENOIT XVI qui refuse de reconnaître : l’avortement, le divorce, l’union libre, l’homosexualité, la contraception, le mariage des prêtes, qui attribue aux femmes des rôles subalternes, qui ne voit pas d’un bon oeil et même condamne la mise en place des prêtres ouvriers... qui ne condamne que mollement les guerres et massacres commis dans le monde, qui béatifie des criminels comme ceux de l’Opus Dei en Espagne, qui cherche à réintégrer les extrémistes de Monseigneur LEFEVRE en son sein, qui ne réagit que mollement encore face aux déclarations d’un des siens sur les chambres à gaz... qui fait des déclarations honteuses sur le SIDA, qui veut honorer la mémoire du pape PI XII qui ferma les yeux sur les camps de concentration nazis durant la seconde guerre mondiale et aida les anciens nazis à trouver refuge en Amérique du Sud leur épargnant ainsi d'être jugés pour crime contre l'humanité et pour crime de guerre...

Non l'église n'a pas changé, elle s'est adaptée par obligation pour vurvivre.

Pourquoi n’a t-il pas excommunié en 2005 un personnage comme Georges W. BUSH l’ancien président des Etats-Unis d’Amérique qui déclencha une guerre en Irak à partir de mensonges ? Pourquoi le pape ne se serait il pas rendu à Bagdad en 2005 et à Gaza en 2009 lors des bombardements américains et Israéliens (dont patirent essentiellement les populations civiles) pour s’opposer à ceux-ci ?

Il est vrai que des sanctions sont parfois prises à l'encontre de prêtres ayant commis des crimes plus monstrueux en défendant les exclus de la société.

L’église qui ne soutient localement que du bout des lèvres les conflits sociaux, les luttes des travailleurs... qui ne voit la solution des problèmes auxquels sont confrontés les familles que par la prière.

Par contre les représentants de l'église au niveau des paroisses se sont adaptés c'était ça ou disparaître complètement. L'arrogance, les pressions, le despotisme ont heureusement disparu.

On croit rêver lorsque l’on voit à la télévision ces assemblées du gouvernement de l’église, pape, évêques et autres habillés comme des clowns, quelle image rétrograde de l’église ? C’est peut être d’ailleurs mieux ainsi.

Je suis toujours très étonné de voir de quelle manière l'église cultive le culte de la personnalité autour du pape cela relève du fanatisme.

A mon avis, la religion quelle qu’elle soit a toujours été un frein au progrès, c’est un outil de domination au service des possédants au détriment des peuples. Je n’ose imaginer l’oppression subie par ces pauvres paysans quelques siècles en arrière. Je pense aussi au Chevalier François Jean de la BARRE qui fut écartelé et son corps brûlé le 1er juillet 1766 pour avoir osé refuser de saluer une procession à Abbeville en 1765, il avait 19 ans, curieusement sa statue se trouve aux pieds du Sacré Coeur sur la Butte Montmartre à Paris.

Je trouve scandaleux que dans les établissements scolaires et dans les casernes il y ait des aumôniers, leur place est dans les églises et pas ailleurs, je trouve aussi scandaleux les liens entretenus par notre pays avec le Vatican, malgré la loi de 1905 séparant les églises de l’état.

Je suis content de voir que mes petits enfants ont totalement rompu avec la religion, malgré pour certains une pression de leur grand-mère maternelle qui contre leur avis les a emmené plusieurs fois à la messe sous la contrainte.

En lisant ces lignes on peut penser que je ne vois que les cotés négatifs de la religion sur la période que j’ai vécue à Louargat, peut être ? Mais alors je voudrais bien que l’on me site des choses positives que je serai prêt à reconnaître si c’est le cas.

Avant de clore je tiens à raconter une anecdote vécue lorsque je faisais mon service militaire à Fontainebleau en 1935, le premier jour de mon arrivée, le soir, deux de mes camarades de chambrée étaient des abbés (rien ne les distinguaient des autres) Georges GUILLOU de La Roche Frossay près de Pornic dans la Loire-Atlantique et Alexandre DUHIL de Monfort-sur-Meu dans l'Ille-et-Vilaine, le soir venu ils se postèrent à genoux au pied de leur lit pour prier, deux camarades se mirent à se moquer d'eux, le lendemain je suis allé les trouver pour leur dire qu'ils s'étaient mal comportés vis à vis des deux abbés leur préconisant d'aller leur présenter leurs excuses, ce qu'il firent. Par la suite ils devinrent de grands copains.

J’espère que ces quelques pages seront lues par les jeunes pour qu’ils se rendent compte du chemin parcouru, les progrès obtenus ne sont pas venus tout seul par l’opération du Saint Esprit, il a fallu se battre pied à pied pour en arriver là.