La religion telle qu'Armand Tilly l'a vécue à Louargat
sur la période 1915 - 1945
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L'AFFAIRE DES CURÉS DE L'ÉCOLE CATHOLIQUE
SAINT-BERNARD DE BÉGARD
Vers 1925 1926, un pensionnaire de l'école Saint-Bernard raconte à ses parents que deux prêtres de l'établissement les obligent à faire sur eux des fellations, les parents ne croyant pas un tel acte possible de la part d'hommes d'église "corrigent" leur enfant et le reconduisent à l’école.
Quelques jours plus tard, le gamin s'échappe de l'établissement en faisant le mur, il se rend directement à la gendarmerie située à proximité pour raconter les actes que font subir aux enfants les curés. Les gendarmes bouclent l'établissement, séparent les enfants des prêtres, après interrogatoires des uns et autres ces derniers sont arrêtés.
L'affaire s'ébruita rapidement à Bégard et bien au delà, les familles vinrent récupérer leurs enfants provoquant une file d'attente de calèches à la sortie de l'école. Les deux prêtes seront jugés et condamnés aux travaux forcés. Ils s'appelaient MOTTAIS et LESCOAT.

L'école catholique n'est pas la seule instution touchée par ces problèmes de pédophilie, d'autres institutions le sont également. A la grande différence, dans le milieu catholique la hiérachie couvre ce genre de dérive et cela se pratique de façon massive.

Par la suite une chanson écrite en français mais aussi en breton fut diffusée dans les fêtes, les foires… sous la forme d'une feuille volante, c'est ce qui est appelé en breton les gwerz se traduisant en français par ballade qui racontait une anecdote ou une histoire.
On peut se douter qu'après cette histoire, beaucoup de gens ne remirent jamais les pieds dans une église.
Mon camarade Aimé LAURENT de Guernelin en Louargat a vécu ces événements il ne pouvait plus supporter les curés par la suite.
Cas isolé ? Eh bien non puisqu’à la même époque une affaire similaire se passa à Vitré. L’église a t’elle condamné ces actes ? Eh bien non, seul Dieu pouvant les pardonner, "eh oui, il fallait y penser à ça aussi !". Pour l’église les seuls jugements existants pour ses représentants étant la justice divine ou éventuellement celle du pape.
Cette affaire a été rapidement étouffée elle est tombée complètement dans l’oubli, peu de Bégarrois la connaissent.
Une gwerz, chanson écrite en breton circulant sous forme de feuillet fut diffusée.
Auteur : Charles ROLLAND.
Titre : "Skouer fall skol gristen Bear", en français : "Le mauvais exemple de l’école chrétienne de Bégard".
"Les gens des environs y envoyaient leurs enfants croyant qu’ils y seraient élevés dans le respect de Dieu, mais leurs garçons ont été attirés par des friandises par des prêtres dépravés, souillés et ont attrapé une maladie honteuse. Les deux prêtres les plus coupables furent arrêtés, le directeur ( le prêtre Lescoat) et le vicaire Mottais.
Deux autres furent pris près de Vitré. Ils avaient été dénoncés (6 fois) par le recteur d’Erbrée sans que l’évêque de Rennes ne réagisse. Vaguemestre sur le « Dives » à Nouméa, j’ai vu le directeur des frères de Morlaix aux galères pour le même défaut.
Et il y a encore des gens pour les défendre et minimiser leurs actes. Envoyons nos enfants à l’école du Gouvernement.
Je ne parle pas ici des bons pasteurs. Mais pourquoi empêcher les prêtres de se marier conformément à la parole de Dieu « croissez et multipliez-vous ». Cela éviterait de telles fautes.
Vivons honnêtement pour l’honneur de notre pays !
"

Depuis d'autres affaires mettant en cause les serviteurs de l'église ont été dévoilées, un rapport a révélé en 2009 que l'archidiocèse catholique de Dublin a étouffé de façon obsessionnelle des violences sexuelles que des prêtres ont infligées à environ 300 enfants jusqu'au milieu des années 1990, abusant ainsi du rôle central de l'Eglise dans la société irlandaise.
Cette enquête sur les viols et autres sévices commis dans la capitale irlandaise de 1975 à 2004 est diffusée six mois après un premier rapport tout aussi accablant sur les établissements scolaires supervisés par l'Eglise. Des représentants de l'Etat y sont accusés d'avoir encouragé le camouflage des faits.
Un prêtre a reconnu avoir violenté plus de cent enfants. Un autre dit s'être livré à la même pratique toutes les deux semaines pendant plus de vingt-cinq ans, dit le rapport. Cette affaire venant après d'autres qui eurent lieu aux États Unis d'Amérique quelques années auparavant.