La religion telle qu'Armand Tilly l'a vécue à Louargat
sur la période 1915 - 1945
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LES REPRÉSENTANTS DE L'ÉGLISE

J'ai connu jusqu'à 3 curés à Louargat, par la suite il n'y en avait plus que 2, ils étaient hébergés au presbytère à coté du monument au morts, la demeure a été transformé depuis en crêperie, ils faisaient la loi, ayant beaucoup d'influence sur le comportement des gens, peu d'entre eux contestaient leur pouvoir. Ils étaient toujours du coté des riches.

Ils portaient une soutane noire, sorte de robe descendant au raz du sol ainsi qu’un chapeau de la même couleur, de loin par leur tenue il était impossible de les louper. Certains les ont surnommés les corbeaux car habillés tout en noir.

J'ai connu comme curés à Louargat : LE CORRE, LE PENNEC, LE BRETON, LE GOAS encore un ou 2 autres, aucun d'eux m'a laissé un bon souvenir bien au contraire.

Les bonnes sœurs étaient hébergées à l'école des filles qui était autrefois une école catholique disparue vers 1900. J'ai connu 2 vieilles bonnes sœurs qui s'occupaient de l'entretien des objets et du matériel religieux, le bâtiment étant entretenu par la commune.

Les gens appelaient les curés en breton "en otro", ce qui se traduit en français par "Monsieur". Ils se conduisaient comme des despotes, les gens se pliaient à leurs exigences par crainte d'être mis à l'index mais aussi par peur que leur propriétaire ne renouvelle leur bail. Tous les riches (les propriétaires étant considérés riches) sans exception étaient du coté de l’église.

Les représentants de l’église vivaient en parasites entretenus par les paroissiens qui en plus du denier du culte et les deux fois trois quêtes leur apportaient victuailles et fumier pour leur jardin, participaient à des travaux pour l’entretien du presbytère et de l’église, les recevaient à leur table... certains considéraient comme un honneur que de se mettre au service du curé, d’autres le faisait contre leur gré mais du fait de leur bail les liant à leur propriétaire ils n’avaient pas le choix.

Le jardin potager du curé était grand et bien garni, il n'avait pas de difficulté à trouver des volontaires qui venaient bêcher, semer, planter, désherber, entretenir, récolter…

Lorsque la bonne du curé allait chez le boucher, commandant un morceau pour "notre père", "en otro", cela voulait dire qu'il fallait lui donner les meilleurs morceaux.

De temps en temps l’un des curés LE PENNEC faisait la tournée des bonnes familles pour boire son coup s’arrêtant successivement chez les PASTOL, STEPHAN et LE GUYADER, à chaque arrêt il se faisait servir une "fine", c’est à dire un verre cognac, on le voyait regagner le presbytère le chapeau de travers sur la tête.

La plupart des curés avaient des idées conservatrices rétrogrades, certains étaient liés aux mouvements autonomistes. D’ailleurs tous les mouvements autonomistes étaient et sont toujours à ma connaissance liés à l’église.


été comme hiver toujours la même tenue
un peu tristounet