Pour avoir constaté l'incapacité de préparation du haut État-Major de l'armée française, avoir subi l'humiliante défaite de juin 1940 sur le front et avoir été dans l'obligation d'endurer l'occupation de mon pays par une armée étrangère ; pour avoir été le témoin des crimes commis par l'armée allemande contre des civils sans défense, je trouvais tout naturel de tout faire pour chasser hors de nos frontières cette armée d'occupation mais je n'étais à l'époque pas du tout formé politiquement et n’appartenais à aucun mouvement.

C'est un militant communiste qui m'a contacté en octobre 1940 pour faire ma première action ; il s'appelait Jean LE GALLOU ; c’était un camarade d'école, il demeurait au bourg de Louargat.

C'est, de même, pour un militant communiste, René VINCENT, que j'ai livré un poste émetteur en octobre 1942 à un membre du groupe MANOUCHIAN.

C'est enfin un militant communiste qui est venu me proposer à Louargat en novembre 1942 de mettre en place un groupe de résistants dans cette commune ; il s'appelait Louis LALÈS.

Ç’a été un travail de longue haleine, mettant en danger la vie des membres de ma famille, des gens qui me soutenaient, qui m'hébergeaient, qui me renseignaient, qui me cachaient…

Mais avant de parler de mes activités dans la Résistance, je voudrais évoquer les actions d’un résistant de la première heure, Pierre LE MANAC'H.