30 JUILLET 1944 : SABOTAGE DU CABLE TELEPHONIQUE SOUTERRAIN A PONT-ELORY EN LOUARGAT |
Durant l'occupation un câble téléphonique souterrain reliait Brest à Berlin via Angers en longeant dans Louargat la route nationale 12. Ce câble avait été installé au début de l'occupation par une trentaine de vietnamiens prisonniers de l'armée française les Annamites, ils étaient hébergés dans un baraquement en bois situé à proximité du bureau de poste actuel. Plusieurs d'entre eux parlaient le français. En fait ces Annamites étaient de véritables esclaves livrés aux Allemands, travaillant durement, mal nourris, très amaigris, les gens avaient pitié d'eux compte tenu de leur état de maigreur, ils furent invités à manger dans plusieurs familles, certaines les parrainèrent.
Le 1er janvier 1941 j'ai offert le mousseux à 5 ou 6 d'entre eux au café restaurant de Marie LE FUR, ils étaient très contents de cette petite attention, la sentinelle, un militaire allemand, qui les gardait m'a demandé si elle aussi pouvait boire un verre ce que j'ai bien sur accepté.
Plus tard dans ces baraquements logèrent des Africains faits prisonniers par les Allemands qui pour certains furent également invités dans des familles, ils étaient toujours encadrés par une sentinelle allemande, enfin ces baraques servirent d'école du fait que les Allemands occupaient l'école située dans l'actuelle mairie. |
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Le 30 juillet 1944, entre Pont-Elory et Prat-Izac sur la route Nationale 12 entre le Bourg de Louargat et Belle-Isle-en-Terre, peu après minuit, nous avons sectionné ce câble. Notre groupe était composé d'Armand TILLY, Louis LALES, Eugène ARTUR, Eugène LE LAGADEC, Yves HUET, Clet MOGUEN, Henri LOUARN, Emile BRIZAUT, Yves MINOUX et quelques autres camarades.
Tandis que certains creusaient une tranchée pour mettre à nu le câble qui était à environ 60 cm de profondeur, deux groupes en amont et en aval assuraient leur protection. Le câble téléphonique était blindé et faisait de six à huit centimètres de diamètre. Son emplacement était connu, puisqu'il avait été installé au printemps 1941. Le câble fut sectionné à coups de pioche à un seul endroit. La tranchée ne fut pas rebouchée. Le câble était difficile à sectionner en raison de sa protection blindée qui faisait rebondir la pioche, ce qui fait que le travail dura environ trente minutes.
D'autres du groupe en profitèrent pour sectionner un poteau téléphonique installé à proximité.
Dès le lendemain, la liaison fut rétablie par l'ennemi qui disposait d'un système de détection rapide des coupures de câbles.
Les lignes téléphoniques étaient gardées par des requis, comme les lignes de chemins de fer. Robert LE BRUN avait fait partie de ces requis. |
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A la sortie de Louargat en direction de Belle-Isle-en-Terre : "Pont-Elory",
un ruisseau passe sous la route
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