A cette époque les seuls trains à circuler sur la ligne Paris-Brest transportaient des membres de l'armée allemande, leur matériel et leur armement. Ils se repliaient sur Brest venant de Normandie poussés par les alliés, la ligne était peu sure car sujette aux sabotages à répétitions. Les Allemands assuraient la surveillance des voies par des patrouilles de jour comme de nuit mais aussi des requis recrutés localement étaient chargés d'assurer ce travail qui leur était rémunéré.
Alors que nous étions installés au maquis de Coat-ar-Bescond, à 5 ou 6 de notre groupe dont Louis LALES nous avons procédé au sabotage de la voie ferrée Paris-Brest entre les passages à niveau de la gare de Belle-Isle-Bégard et celui situé 500 mètres plus loin en direction de Guingamp sur la commune de Pédernec. L'opération s'est effectuée au cours de la nuit par la mise en place contre un rail d'explosifs que nous que avions reçus lors du parachutage de Prat à la fin du mois de juin, pour la mise à feu nous avions placé une mèche à combustion lente par de l'acide, le réglage de l'heure dépendant de la longueur de la mèche.
L'opération terminée nous sommes allés boire un café chez Monsieur ALLAIN le directeur de la coopérative de Belle-Isle-Bégard que Louis LALES connaissait bien pour y avoir travaillé.
Ensuite nous rejoignîmes notre maquis.
Dans la journée nous avons appris que 2 allemands faisant à vélo leur ronde le long de la voie ferrée avaient découvert les explosifs, les présentant à plusieurs personnes en disant : "terroristes...", ce qui fait que notre opération eut échoué.
En fait ce sabotage de la voie ferrée Paris-Brest fut le seul réalisé par les FTP de Louargat et de Pluzunet. |
