En août 1944, depuis le débarquement des Alliés sur les plages Normandes le 6 juin 1944, c'est l'Insurrection nationale.
En Bretagne, harcelés par les Forces Françaises de l'Intérieur, les troupes allemandes abandonnent le terrain et les colonnes alliées, après
leur percée sur le front de Normandie, peuvent ainsi progresser très rapidement.
Fin août, la Bretagne est libérée à l'exception de Brest, Lorient et Saint-Nazaire où les Allemands se retranchent dans des poches qu'ils tiennent à conserver.
Brest, dont l'importance stratégique n'est pas à démontrer, va être libéré par les Américains le 18 septembre 1944 après un pilonnage intense et de durs combats.
Cependant, les Alliés, préférant concentrer toutes leurs forces dans leur offensive en direction de l'Allemagne, laissent sur leurs arrières les poches de Lorient et de Saint-Nazaire et ce sont les Forces Françaises issues de la Résistance qui vont hériter de ce front d'un type particulier.
A la fin du mois d'août 1944, toutes les formations issues du maquis ayant participé aux combats pour la libération du département sont regroupées au sein d'unités plus homogènes et c'est ainsi que sont constitués les bataillons FFI dont plusieurs vont venir assiéger les forces allemandes retranchées dans Lorient.
Dans un premier temps ce sont les bataillons FFI du Morbihan qui se trouvent seuls face aux Allemands mais ils ne peuvent sans recevoir des renforts assurer l'encerclement de la poche.
En effet, l'armée ennemie est forte de 26000 hommes et dispose d'un formidable armement dont une artillerie de 233 canons de plus de 75mm, d'une batterie de 203mm sur l'Ile-de-Groix ainsi que de canons montés sur affûts mobiles, le tout représentant une puissance de feu considérable. Ces forces sont placées sous les ordres du général Wilhelm Fahrmbacher.
L'Etat-Major régional à Rennes, dont le chef du 3e Bureau était Marcel Hamon (colonel Courtois dans la Résistance), demande donc à l'Etat-Major FFI des Côtes-du-Nord d'envisager l'envoi d'unités sur le front de Lorient pour renforcer les bataillons du Morbihan.
Le lieutenant colonel Le Hégarat (Marceau dans la résistance) chef d'Etat-Major FFI des Côtes-du-Nord et son adjoint le commandant Hudo (Jacky dans la Résistance) se rendent sur place étudier la situation et prendre contact avec les autorités militaires chargées d'organiser le siège.
Suite à leur rapport, les décisions sont prises et ce sont 8 bataillons des Côtes-du-Nord qui vont venir en renfort sur le front de Lorient, le commandant Jean Le Jeune, chef du 3e bureau FFI étant chargé de coordonner leurs mouvements.
Toutes ces formations, qui vont prendre l'appellation de Forces Françaises du Morbihan et auxquelles il faut ajouter une unité du Loir-et-Cher (les Corps-Francs Valin-de-la-Vaissière d'un effectif de 1100 hommes répartis en 2 bataillons) vont constituer avec les bataillons du Morbihan et du Finistère la 19e Division d'Infanterie sous le commandement du général Borgnis-Desbordes, la 19e Division d'Infanterie faisant elle-même partie de la 3e Armée Française placée sous les ordres du général de-Larminat.
Origine des bataillons
- 2e bataillon : Valmy - secteur de Mûr-de-Bretagne.
- 13e - 15e et 16e : Nord-Ouest des Côtes-du-Nord.
- 14e et 9e (qui deviendra le 3e Bataillon du 71e RI) Secteur Est Lamballe - Dinard.
- 1er bataillon du 71e RI formé à Saint-Brieuc.
- 2e bataillon du 71e RI région de Guingamp.
- 1er bataillon des Côtes-du-Nord (bataillon Guy Mocquet) du secteur de Rostrenen a fourni une compagnie au 13e Bataillon. |