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MON BATAILLON LE 15ème "BATAILLON LE DU"
Le 15e bataillon d'origine FTPF avait été formé par les combattants des cantons de Plestin-les-Grèves et Plouaret.
Ce bataillon, appelé "bataillon Le Du" -du nom de Georges Le Du abattu par les Allemands le 3 juillet 1944 avec François Geron à Pluzunet au cours d'un accrochage- était fort d'environ 800 hommes et placé sous les ordres du commandant Léon Razurel avec comme adjoint le capitaine André Conan.
L'état-major comprenait :
- le capitaine André Mussat, chargé des renseignements et des rapports avec les Américains,
- le lieutenant Robert Le Grouiec, chargé des liaisons avec les compagnies,
- le lieutenant Henri Leron, chargé du matériel et de l'intendance.
les six compagnies du 15e bataillon
l'armement et les équipement des bataillons
le baptème du feu
les tactiques de surveillances et de défense de nos lignes
le moral
Les 6 compagnies du 15e bataillon
- la 1e compagnie issue du maquis de Kerdudaval regroupe les combattants de Plestin-les-Grèves, Ploumilliau, Tréduder, Trédrez et Locquémeau, elle est commandée par le capitaine Roger Rioual avec comme encadrement Louis Philippe, Jacques Rioual frère de Roger et Pierre Rouffet.
- la 2e compagnie issue du maquis de Kerdudaval regroupe les combattants de Plestin-les-Grèves, Ploumilliau, Tréduder, Trédrez et Locquemeau, elle est commandée par le capitaine Raymond Le Sclotour avec comme encadrement Paul Buet, Guillaume Cadren, Raphaël Cojean et Pierre Disez.
- la 3e compagnie issue du maquis de Rostang regroupe les combattants Trémel, Plufur, Lanvellec et Plounérin, elle est commandée par le capitaine Denis Le Dantec avec comme encadrement Le Nagard, Hyacinthe Hamonou et Robert Kernec.
- la 4e compagnie issue du secteur de Plougras, Loguivy-Plougras et Plounévez-Moëdec, elle est commandée par le capitaine Michel Martin avec comme encadrement Y. Guilbery, Oulmi et Jean Guyomard.
- la 5e compagnie issue des maquis des compagnies "La Marseillaise" du secteur de Plouaret - Vieux-Marché, elle est commandée par le capitaine Yves Trédan avec comme adjoint le capitaine Lafontaine et encadrée par les lieutenants Jean Daniel, Albert Houssier et Louis Menou,
- la 6e compagnie issue des maquis des compagnies "La Marseillaise" du secteur de Plouaret - Vieux-Marché, elle est commandée par le capitaine Yves Ollivier avec comme adjoint le lieutenant Armand Tilly et encadrée par les lieutenants Jean Rivoalan, Eugène Le Lagadec, Yves Glaziou et l'adjudant Le Goffic.
Le capitaine Yves Trédan déjà atteint par une grave maladie ne pourra rester à la tête de ses hommes et sera dans l'obligation de rentrer dans ses foyers.
Le 15e bataillon prenant la relève du bataillon Valmy monte en ligne le 22 septembre 1944 sur les mêmes positions (Nostang, Sainte-Hélène et Moulin-de-Beringue) pour y rester jusqu'au 13 octobre 1944, le PC du bataillon étant installé au château de Kerfrésec.
Pendant cette période, il faut signaler une importante activité de patrouilles avec parfois de sérieux accrochages, tel celui du 25 septembre 1944 où une patrouille de la 4e compagnie se fit surprendre par un ennemi supérieur en nombre. Elle réussit finalement par se dégager mais comptait 4 morts et deux blessés.
Le 13 novembre 1944, le 15e bataillon est relevé par le 13e, toujours sur les mêmes positions et vient au repos à Pluvigner, mais, le 20 octobre 1944 au soir, le commandant Pierre Feutren, chef du 13e bataillon, à la suite d'une violente attaque allemande sur Sainte-Hélène, attaque repoussée avec succès par les combattants du 13e bataillon, décide de prendre position sur des lignes plus conformes à la logique, c'est à dire la tête de Pont-de-Nostang (colline de Mané-er-Hoët) et la rive gauche de la rivière d'Étel.
Cependant l'État-Major d'Auray en charge du secteur, désapprouvant cette décision, donne l'ordre au 15e bataillon de remonter en ligne et de réoccuper les anciennes positions.
Le 21 octobre 1944, le 15e bataillon revient donc sur ces positions curieusement sans rencontrer le moindre obstacle, les Allemands ne s'étant pas rendu compte du repli du 13e bataillon. Mais c'est avec un effectif moins important (blessés, malades, certains rentrés chez eux au repos n'étant pas revenus) et également avec des modifications de l'encadrement que le 15e bataillon retrouve ses anciennes lignes.
Le capitaine Joseph Le Meur est affecté au bataillon et devient l'adjoint du commandant en remplacement du capitaine André Conan.
D'autre part, les 5e et 6e compagnies fusionnent pour n'en plus former qu'une placée sous mes ordres, en tant que lieutenant, avec, comme encadrement, les lieutenants Yves Glaziou, Jean Rivoalan, Eugène Le Lagadec et l'adjudant Le Goffic
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L'armement et les équipements des bataillons
Les unités présentes sur le front de Lorient vont connaître rapidement de sérieux problèmes. Tout d'abord, les bataillons ne disposent que de l'armement qu'ils ont reçu au cours des parachutages précédant la Libération, c'est-à-dire un armement léger et insuffisant, on le verra le 27 octobre 1944 à Sainte-Hélène face aux blindés allemands. D'autre part, les hommes sont montés en ligne en septembre à une période ou il fait encore assez chaud, pour la plupart d'entre eux habillés légèrement de vêtements civils et mal chaussés. Mais très vite le temps se gâte, des équipements militaires ont été promis mais rien arrive.
Un journaliste de Ouest-France J. Boixière vient rendre visite aux unités combattantes pour un reportage et s'étonne de cette situation qu'il dépeint très bien dans un article paru dans le numéro du 7 octobre 1944.

Il s'agit dans cet article de la visite de J. Boixière dans le secteur de Nostang - Saint-Hélène au PC du 15e bataillon à Kerfrézec, le commandant "L" cité étant Léon Razurel chef du 15e bataillon ; assistaient également à cette rencontre le commandant Jean Le Jeune, chef du 3e bureau FFI, le capitaine Mussat, officier de renseignements, et le capitaine André Conan, commandant adjoint du 15e bataillon.
Cependant, petit à petit, au fil des semaines, la situation du point de vue vestimentaire va s'améliorer et deviendra presque normale au moment de l'arrivée en ligne du 71e RI (Régiment d'Infanterie).
Le baptême du feu
Dans un autre domaine, l'inexpérience de la grande majorité de nos jeunes soldats pose quelques problèmes au moment de leur premier contact avec les premières lignes ennemies : ce qu'on appelle le baptême du feu. La première nuit surtout les impressionne ; les Allemands venant en reconnaissance devant nos lignes, nos jeunes, croyant voir l'ennemi en tout ce qui bouge dans la pénombre et rendus nerveux au moindre bruit, ont la gâchette facile. La principale tâche de leur encadrement consiste alors à leur faire retrouver leur sang-froid. Mais très vite tout rentre dans l'ordre, nos gars s'aguerrissent et vont à leur tour en patrouille tâter des lignes ennemies.
Les tactiques de surveillance et de défense de nos lignes
Des pièges sont également tendus aux patrouilles allemandes : à défaut de mines, des grenades sont placées dans les endroits habituellement fréquentés par l'ennemi, l'anneau de la goupille étant relié à nos lignes par un cordeau. La présence des Allemands est signalée par un système consistant en ficelles tendues devant les lignes et auxquelles sont fixées de vieilles boîtes de conserve. L'avertisseur fonctionne dès qu'un pied ennemi heurte les ficelles ; il suffit alors de tirer le cordeau pour dégoupiller la grenade. Ce piège appelé "piège à cons" a fonctionné plusieurs fois.
Le moral
Malgré le sous-équipements, les difficultés de ravitaillement et les pénibles conditions de séjour en première ligne, il est important de souligner l'extraordinaire moral de nos combattants. Il y a, bien entendu, de temps en temps des rouspétances, mais tous savent maintenant que la victoire sur les armées nazies est certaine.

Fin 1944, sur le Front de Lorient, de gauche à droite :
Yves Ollivier, Jean Le Gars, Henri Louarn, Angèle Le Vézu, Clet Moguen,
Joséphine Tilly "Fifine" et Alexis Moreau.
On remarque que les tenues hétéroclites se sont transformées
en uniformes
tout au moins pour les hommes.

Fin 1944, le Front de Lorient, de gauche à droite, debout :
Henri Louarn, Jean Le Gars, Armand Tilly, Yves Huet, Eugène Le Lagadec,
Jean Minoux, Émile Brizaut, Gérardus Schryer, accroupis : Clet Moguen et Yves Minoux.