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27 OCTOBRE 1944
VIOLENTE OFFENSIVE ALLEMANDE
Les positions respectives le 27 octobre 1944


Nous étions coincés entre la rivière d'Étel et les lignes allemandes, mettant nos vies en danger. C'était une aberration stratégique.
Nous avons appris plus tard que le 18 octobre 1944 le général Edgard de-Larminat avait ordonné, dans le souci de ne pas nous exposer inutilement, d'abandonner dans le secteur de Sainte-Hélène la rive droite de la rivière d'Étel, soit la position que nous occupions.
Il n'a pas été obéi, c'est le commandant Jean Le Coutaller qui avaient la responsabilité du secteur. Au contraire, après le repli du 13e bataillon le 20 octobre l'ordre a été donné à notre bataillon de remonter en ligne sur ces positions qui étaient une véritable souricère.
Pourquoi ?
Négligence ?
Incompétence ?
Nous n'osons pas formuler une autre hypothèse mais au nom de tous nos camarades qui ont perdu la vie au cours de ces terribles journées, nous sommes en droit de poser ces questions.
C'est dans ces conditions que le 27 octobre 1944 à 5h30 du matin, l'armée allemande déclenche une offensive de grande ampleur contre nos positions, nous subissons pendant plusieurs heures des tirs d'obus fusants et percutants d'une grande intensité, mon camarade Robert Le Brun qui s'était abrité derrière le bâtiment d'une ferme croyant se mettre à l'abri sera blessé grièvement à la cuisse Fifine Tilly notre infirmière lui prodiguera les premiers soins avant son évacuation sur l'hôpital d'Auray.
Devant l'intensité des tirs nous sommes contraints d'abandonner nos positions sous un déluge de feu.
C'est en tentant de traverser la rivière que l'une de nos infirmières Marie Pellicier fut tuée le 27 mai par un éclat d'obus.
J'ai eu toutes les peines du monde à convaincre Angèle Le Vézu de se mettre à l'abri, elle restait debout sur la route refusant de se mettre en sécurité à proximité d'un bâtiment de ferme à environ 1km du Pont-de-Nostang à découvert risquant à tout instant de se faire tuer.
Finalement vers 14h nous franchissons le pont de Nostang pour nous positionner de l'autre coté de la rivière d'Étel sans pour cela être hors de portée de l'artillerie allemande.
l'ancien pont de Nostang, tel qu'il était en 1944

le nouveau pont de Nostang